mardi 20 octobre 2015

photo de groupe

Ce qui me frappe sur cette photo, c'est d'abord le vêtement : sa rectitude chez l'homme – d'où émerge une tête le plus souvent chauve, ou rase, de sorte qu'est mise en évidence comme une collection de crânes portés par des squelettes musclés et apprêtés – son volume chez la femme, qui est drapée, emballée de manière plus ou moins lâche, de manière à pouvoir être déballée – elle est un corps. Paradoxalement elle est à la fois libre (les hommes, eux, sont cravatés) et sous bonne garde. Le recul que nécessite et permet la photo tend en effet à accuser la division de ce groupe, leur position à eux prenant quelque chose d'une mise sous surveillance de ces "animaux-là" dont on ne sait pas bien (ou dont on craint de savoir) les intentions (ou les désirs).
Les regards, ensuite : elles en ont, elles les dirigent droit devant elles, vers qui voudra leur faire face : nous. Eux, dans l'ensemble, n'en n'ont pas, ils les tiennent renfoncés dans leur crâne ou les ont projetés quelque part ailleurs.

Freud, au centre de l'assemblée des psychanalystes, congrès de Weimar, 1911. Photo extraite de l'article http://next.liberation.fr/livres/2015/09/16/femmes-de-mal-en-psy_1383905

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