mercredi 19 juillet 2017

la fabrique de l'histoire

Dans un chapitre de L'homme qui riait avec les dieux, Lucien Jerphagnon tente (ou plutôt fait mine) de redresser quelques unes des innombrables erreurs qui s'installent au fil du temps dans la mémoire historique. Pour exemple il va relever dans les péplums, une petite série de détails effarants pour un spécialiste du monde antique !... Finalement, dit-il, je préfère Astérix.
Mais voici comment il introduit ce chapitre Quelle Rome ? :
« Faisons un rêve. Nous sommes en 4005, quelque part dans le monde. Un grand film vient de sortir, dont on parle beaucoup : Palme d'or, gros succès. Le titre est Où tu vas ? Le producteur a trouvé que la langue morte faisait plus historique. En effet, le fim évoque une civilisation disparue depuis des siècles, les Français. On se rappelle vaguement ce qu'on en apprenait à l'école : ça allait de Vercingétorix à de Gaulle. Mais là, c'est magnifiquement rendu. On voit Napoléon, vainqueur de Hitler à Roncevaux, qui défile sous la tour Eiffel à la tête de ses troupes, avec leurs lances, leurs boucliers et leurs masques à gaz. Une histoire d'amour à Versailles, de Gaulle et Catherine de Médicis, main dans la main, écoutent un troubadour chanter La Madelon en s'accompagnant à la guitare électrique. Et puis, ce passage sur la Révolution, où l'on voit Jeanne D'Arc monter à l'échafaud en s'écriant : "Liberté, que de crimes on commet en ton nom !" Beau. Et la musique d'époque : "Allons, enfants !", avec au refrain : "C'est la lutte finale !" Générique. Fin. »
Photo : ancienne église abbatiale de Cruas, Ardèche

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